BRAISES

J’ai décidé de regrouper les compositions que j’ai publiées au cours des derniers mois sur un album qui porte le titre de l’une d’elles : Braises.

La création, c’est toujours ce qui couve sous la cendre, ce qui peut reprendre vie si on y ajoute du nouveau. Ainsi, aux compositions mises en ligne de juin à septembre 2019, j’ai ajouté trois nouveautés.

Parfois il suffit d’un geste qui dit « reste, petit reste de feu plus discret et plus fort que les grandes flammes ». Deux des compositions que j’ai partagées sur Facebook récemment figuraient déjà sur mon site Bandcamp, mais étaient de celles qui n’avaient pas été intégrées à un album. Elles font maintenant partie de Braises.

Un de mes plus beaux textes, avec ou sans musique, mais accompagné ici d’une mes plus belles musiques, Braises ouvre l’album. Il est suivi de Sensation, ma version de ce texte de huit vers d’Arthur Rimbaud (1854-1891) qui est un des plus célèbres poèmes de langue française, et de L’été revient, une autre collaboration avec un jeune poète depuis longtemps décédé puisque j’ai mis en musique un texte de Jean-Louis Guay (1903-1932) qui chante l’été québécois avec des mots d’une justesse intemporelle. Viennent ensuite Chanson de la plus longue journée, mon hommage au solstice d’été; Apprivoiser, une façon de faire face à la noirceur du monde armé de la beauté des nuits d’été; et L’ombre et la proie, où la transparence et le vent de ces nuits d’été révèlent que la terre ne demande qu’à revivre.

Dans les derniers jours de l’été 2019, il m’a pris l’envie de mettre en musique un autre poème de Rimbaud, Bonne pensée du matin, où il est question de porter à boire à des travailleurs de la construction par une journée de canicule. Le chant du cristal est une composition instrumentale très éthérée à laquelle j’ai fusionné deux passages d’Aurélia ou le Rêve et la Vie, la dernière œuvre de Gérard de Nerval en 1855. Poète visionnaire, Nerval semble avoir entrevu en son temps le mode de communication du vingt-et-unième siècle : « c’est un réseau transparent qui couvre le monde ». La guitare de Reverdy regroupe trois extraits de « La guitare endormie », un recueil que Pierre Reverdy a publié en 1919 et dont je fête ainsi le centenaire sur une musique de mon cru composée de trois guitares auxquelles j’ai ajouté la magie du glockenspiel.

En terminant, À la charnière des fièvres, de mon recueil Ce qui bat plus fort que la peur publié aux Écrits des Forges en 1991, renaît de ses cendres dans la chaleur des guitares et c’est comme si je venais tout juste de l’écrire en ce début d’automne alors que « les feux s’accordent au souffle des ténèbres ».

On peut écouter gratuitement l’album au complet ou sélectionner des morceaux. Seul le téléchargement est payant.
 

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